J’attends
Poésie écrite au coeur de l’Amazonie, par une nuit d’orage.
J’attends L’Aube qui refuse de se lever Mes yeux fixent la Terre meuble, Meuble et molle, La Terre qui s’en va Glissant. J’entends L’Eau qui gronde Au cœur de la Montagne, La nargue et la traque. Tremblent mes pieds et les Pierres Qui se fendent.Pomme
Croque le vert vermeil
Sous le couvert duquel
Se cache, se blottit et s’assoupit le ver.
Croque. Encore, croque.
La sève du fruit coule,
Avale ses mots silencieux,
Effluves et pensées de sa vie arrêtée.
Croque. Croque la pomme
qui, morte, te nourrit.
Sotte, tu es. Tu es deux fois.
Toi et la pomme.
Embouteillage noir
Poésie écrite en train après avoir vu passer le défilé d’un corbillard
Ils roulent vers la monotonie Des jours sans fin Dans la cacophonie des souvenirs À court de lendemains. La mort au ventre les mord Et plie en deux leur corps meurtri Qui se tord au rappel de ses torts. Sur le siège uni de l’automobile. Impuissants, ils vont et viennent Sous la pluie diluvienne et le mouvement incessant Des roues qui crissent sur le bitume. Leurs phares s’allument à force de voir flou.Voile
Banale réflexion écrite au dos d’un ticket de caisse
Liège goudronnée
Vers d’un 26 octobre, face à l’asphalte brûlante de la rue Feronstrée
Liège goudronnée
D’asphalte, le voile t’a étouffée.
Pourquoi ne dis-tu rien?
Pourquoi ne cries-tu pas
Dans le dernier suffoquement
De tes pavés arrachés rageusement?
Désert d’orangers
Poésie inspirée d’un jeu de mots sénégalais.
À vous de trouver l’homophone de « désert d’orangers » ou …
Découvrez-le au fil des vers!
Désert d’orangers Te ronge et s’étale, T’avale tel un mensonge Bien ficelé de sève d’or à l’écorce Qui vient sans tarder. De trêve, il n’y en a dans la mort féroce. Dans ce quadrillage familier, Une feuille sur le marbre, De l’arbre un écueil, Se dérobe à la branche ancestrale. Un râle, il déclenche, et le snob Danse sur le grillage des crucifiés. Fleur d’oranger, Ma fièvre couleur pêche Que lèchent les lèvres D’or désabusées du lierre en cavalcade Sur ton corps parfumé. Dans ses déserts, il est en rade.
Désert d’orangers Te ronge et s’étale, T’avale tel un mensonge Bien ficelé de sève d’or à l’écorce Qui vient sans tarder. De trêve, il n’y en a dans la mort féroce. Dans ce quadrillage familier, Une feuille sur le marbre, De l’arbre un écueil, Se dérobe à la branche ancestrale. Un râle, il déclenche, et le snob Danse sur le grillage des crucifiés. Fleur d’oranger, Ma fièvre couleur pêche Que lèchent les lèvres D’or désabusées du lierre en cavalcade Sur ton corps parfumé. Dans ses déserts, il est en rade.
Au balcon
Laissez-vous emporter par la douce mélodie du balcon d’en face…
Poésie publiée dans le « P’tit Toré », périodique des étudiants de l’ULG.
Il jouait du violon Sur le rebord du balcon. Je sentais son archet virevolter, Créer un do, un mi, un ré. Son regard se perdait dans le ciel, La musique au loin s’évadait, Une chanson douce comme un bonbon de miel. Elle me parlait, je la retenais. Moi, le regard fixé sur les œillets J’inclinais l’arrosoir sous les bourgeons. L’eau doucement s’infiltrait, Débordait sur la rambarde du balcon. Ma main immobile, L’esprit ailleurs, Je cherchais un mobile
Il jouait du violon Sur le rebord du balcon. Je sentais son archet virevolter, Créer un do, un mi, un ré. Son regard se perdait dans le ciel, La musique au loin s’évadait, Une chanson douce comme un bonbon de miel. Elle me parlait, je la retenais. Moi, le regard fixé sur les œillets J’inclinais l’arrosoir sous les bourgeons. L’eau doucement s’infiltrait, Débordait sur la rambarde du balcon. Ma main immobile, L’esprit ailleurs, Je cherchais un mobile
Nous d’eux
Poésie inspirée de la fusillade du 13 décembre 2011 à Liège.
Nous, la tête explosant de sirènes d’ambulance Eux, le corps explosé de plomb et de métaux. Images brouillées et gens affolés. Lui, les yeux rouge sang où gît la démence, S’est libéré dans le flou de l’imbroglio. Passage obligé et dents serrées, Toi, lui et elle, vous êtes partis. Le Tchantchès* paralysé ne sait quoi mimer, Les yeux arides d’avoir trop pleuré. La place déserte Le laisse impuissant et, force de tornade, Le fil a brisé. C’est fini, il a aimé. Eux, la tête tête vide, le corps inerte, Nous ont laissés le cœur bouillonnant, l’esprit en rade. Mars 2012
Nous, la tête explosant de sirènes d’ambulance Eux, le corps explosé de plomb et de métaux. Images brouillées et gens affolés. Lui, les yeux rouge sang où gît la démence, S’est libéré dans le flou de l’imbroglio. Passage obligé et dents serrées, Toi, lui et elle, vous êtes partis. Le Tchantchès* paralysé ne sait quoi mimer, Les yeux arides d’avoir trop pleuré. La place déserte Le laisse impuissant et, force de tornade, Le fil a brisé. C’est fini, il a aimé. Eux, la tête tête vide, le corps inerte, Nous ont laissés le cœur bouillonnant, l’esprit en rade. Mars 2012
Mil et lait caillé
« Une photographie, c’est un arrêt du coeur d’une fraction de seconde »
P. Movila.
Dans mon nouveau livre, je vous en offre une palette colorée de citations personnelles. Avec cette mosaïque de photos et de pensées, vous y découvrirez le reflet d’une Afrique humaine, bercée de chants, de couleurs et d’espoir.